Choisir entre un poste en CDI et une activité en freelance représente une décision cruciale pour tout Product Owner. Au-delà de la simple comparaison des montants affichés sur un contrat ou une facture, il convient de calculer avec précision le revenu net annuel réel dans chaque configuration. Cette analyse permet d’effectuer une comparaison équitable et éclairée, en tenant compte de l’ensemble des paramètres financiers, fiscaux et sociaux propres à chaque statut.
Comprendre les différences de rémunération entre CDI et Freelance
Les composantes du salaire en CDI pour un Product Owner
En France, on dénombre environ 47 000 Product Owners en 2024, avec une rémunération qui varie sensiblement selon l’expérience, la localisation géographique et le secteur d’activité. Un Product Owner junior perçoit généralement entre 40 000 et 45 000 euros brut annuel, tandis qu’un profil senior peut prétendre à une fourchette comprise entre 60 000 et 65 000 euros brut par an. Le salaire moyen s’établit autour de 45 000 euros brut annuel, ce qui correspond à environ 2 900 euros net par mois.
La localisation joue un rôle déterminant dans la fixation de la rémunération. À Paris, un Product Owner senior peut atteindre entre 60 000 et 70 000 euros brut annuel. En revanche, à Lyon, la rémunération s’avère inférieure de 10 à 15 pour cent par rapport à la capitale, plafonnant autour de 55 000 euros pour un expert. Dans des villes comme Nantes, Bordeaux ou Lille, l’écart se creuse davantage avec une différence pouvant atteindre 15 à 20 pour cent. Il est important de noter que le salaire des Product Owners a progressé de 3,6 pour cent en 2025, reflétant une demande soutenue pour ce profil.
Le statut salarié offre une stabilité financière avec un salaire mensuel fixe, accompagné d’avantages sociaux tels que les congés payés, la mutuelle d’entreprise et les cotisations retraite. L’évolution de carrière se structure généralement de manière progressive, avec un accompagnement par la hiérarchie. Cependant, ce cadre impose également des contraintes en termes de flexibilité et de choix des missions, avec un retour en force du présentiel dans de nombreuses organisations.
La structure de revenus du PO en statut indépendant
Pour un Product Owner freelance, la rémunération repose principalement sur le Taux Journalier Moyen, qui s’échelonne entre 350 et 800 euros selon l’expérience et la spécialisation. Le TJM moyen s’établit autour de 486 euros par jour. Un freelance junior facture généralement 450 euros par jour, ce qui représente environ 9 000 euros brut par mois, tandis qu’un senior peut atteindre 700 euros par jour, soit 14 000 euros brut mensuels. Fourchettes de TJM par niveau + simulateur : voir le guide pour affiner ces estimations selon votre profil spécifique.
La structure de revenus en freelance intègre plusieurs dimensions essentielles. Prenons l’exemple de Marie, qui facture 350 euros par jour et travaille 200 jours par an, générant ainsi un chiffre d’affaires de 70 000 euros. Après déduction des charges, elle obtient un salaire net de 50 000 euros. Pour un chiffre d’affaires mensuel de 10 000 euros, avec des frais de gestion de 7 pour cent, des frais professionnels de 500 euros et des charges sociales représentant environ 50 pour cent du salaire brut, le salaire net estimé s’élève à 5 800 euros. Les charges sociales oscillent généralement entre 45 et 55 pour cent du salaire brut, et le salaire net représente environ 54 pour cent du chiffre d’affaires réalisé.
Le portage salarial constitue une solution hybride particulièrement intéressante pour les Product Owners. Des sociétés comme Ad’missions proposent un accompagnement complet avec plus de 20 ans d’expertise en paie et ont accompagné plus de 28 000 indépendants depuis 1997. Le portage permet de bénéficier du régime général identique aux salariés classiques, tout en conservant la flexibilité du freelance. Les frais de gestion se situent habituellement entre 5 et 10 pour cent, et le Label PEPS garantit la sécurité juridique, financière et la transparence de l’opération.
Méthode de calcul du revenu net annuel réel
Formule de calcul pour le freelance : TJM, jours facturables et charges
Le calcul du revenu net annuel d’un freelance nécessite une méthode rigoureuse intégrant plusieurs variables. La formule de base consiste à multiplier le TJM par le nombre de jours facturables dans l’année, puis à soustraire l’ensemble des charges professionnelles, sociales et fiscales. Un freelance prévoit généralement 218 jours travaillés par an, en tenant compte des congés, des jours fériés et des périodes d’intermission entre missions.
Pour illustrer ce calcul, considérons un Product Owner qui vise un chiffre d’affaires de 32 000 euros annuel. Avec 218 jours facturables, son TJM s’établit à 150 euros hors taxes. En appliquant un abattement de 34 pour cent sur le chiffre d’affaires sous le régime BNC et un taux de cotisation sociale de 11 pour cent la première année grâce à l’ARCE, ce professionnel peut espérer un revenu net mensuel d’environ 2 300 euros après cotisations et impôts. Cette simulation intègre les aides ARCE et ACRE, particulièrement avantageuses la première année d’activité.
Le portage salarial simplifie considérablement ces calculs. Des simulateurs de salaire permettent d’estimer précisément le salaire net mensuel en fonction du TJM, du chiffre d’affaires réalisé, des jours travaillés par mois et des frais professionnels déductibles. Ces outils prennent en compte l’optimisation salariale et fiscale possible grâce aux plans d’épargne entreprise, au PERCO, aux titres-restaurant et aux chèques cadeaux. La déduction de frais professionnels variés, incluant les services à la personne via CESU, permet d’optimiser significativement le salaire net final.
Analyse comparative avec exemples chiffrés et scénarios pratiques
Pour effectuer une comparaison équitable entre CDI et freelance, plusieurs scénarios doivent être envisagés. Prenons le cas d’un Product Owner avec trois ans d’expérience à Paris. En CDI, il perçoit 50 000 euros brut annuel, soit environ 3 200 euros net par mois avec les avantages sociaux classiques tels que la mutuelle, les congés payés et les cotisations retraite. Ce salaire offre une stabilité financière appréciable et une évolution de carrière structurée.
En freelance, ce même profil pourrait facturer un TJM de 500 euros. Sur une base de 200 jours facturables par an, il générerait un chiffre d’affaires de 100 000 euros. Après déduction des frais de gestion à 7 pour cent, soit 7 000 euros, et des charges sociales représentant environ 50 pour cent du salaire brut, le revenu net annuel s’élèverait à approximativement 50 000 euros. Cependant, ce calcul ne tient pas compte des périodes d’intermission, des frais professionnels supplémentaires et de la nécessité de constituer une réserve pour les périodes creuses.
Un autre scénario concerne un Product Owner senior avec sept ans d’expérience. En CDI à Paris, il peut prétendre à 65 000 euros brut annuel, soit environ 4 150 euros net par mois. En freelance, avec un TJM de 650 euros et 210 jours facturables, son chiffre d’affaires atteindrait 136 500 euros. Après application des frais de gestion et des charges sociales, son revenu net annuel pourrait s’établir autour de 73 000 euros, offrant ainsi un avantage financier substantiel. Néanmoins, il convient d’intégrer dans cette analyse la responsabilité financière complète qui incombe au freelance, incluant la gestion des charges, des impôts et des assurances professionnelles.
La solution du portage salarial présente un compromis intéressant. Un conseiller dédié accompagne le professionnel dans l’optimisation de sa rémunération et la négociation des tarifs. Des services tels qu’OpenWork proposent des avantages comparables au salariat classique, avec des paiements mensuels fixes, un comité social et économique, ainsi qu’un extranet zéro papier pour la gestion administrative. La disponibilité des conseillers de 8h à 20h et la double authentification pour la sécurité des transactions constituent des atouts non négligeables. Le groupe Freelance.com, coté sur Euronext avec un chiffre d’affaires dépassant un milliard d’euros, garantit une solidité financière rassurante pour les consultants portés.
Il est également essentiel de considérer les profils spécialisés. Un Proxy Product Owner perçoit en moyenne 45 000 euros brut annuel, tandis qu’un Technical Product Manager peut atteindre 53 000 euros. Les Product Managers débutants démarrent autour de 45 000 euros brut par an, les profils confirmés atteignent 60 000 euros, les Senior Product Managers se situent entre 60 000 et 75 000 euros, et les Head of Product peuvent prétendre à une rémunération comprise entre 75 000 et 80 000 euros brut annuel. Ces données permettent d’ajuster les simulations de TJM en fonction du positionnement exact sur le marché.
La prospection permanente et les revenus irréguliers constituent des inconvénients majeurs du statut freelance. La liberté et la flexibilité dans la gestion du temps et du lieu de travail, ainsi que la possibilité de choisir ses projets et clients, représentent en revanche des avantages considérables. Certains experts recommandent de ne pas trop modéliser et d’accepter les surprises du marché, tout en restant réaliste sur la facilité de trouver des missions à temps partiel, particulièrement lorsque l’on débute en freelance.
Les organismes de formation comme Ad’missions, référencés Datadock et OPQF, proposent un accompagnement complet pour optimiser l’activité en portage salarial. Les consultants portés bénéficient d’un espace en ligne pour gérer leur activité de manière autonome, avec une prise en charge des frais professionnels et une optimisation fiscale via les dispositifs PEE, PERCO et CESU. La note de 4,9 sur 5 sur Trustpilot, basée sur 330 avis, témoigne de la qualité de l’accompagnement proposé.
En définitive, le choix entre CDI et freelance pour un Product Owner dépend de multiples facteurs personnels et professionnels. Le calcul du vrai revenu net annuel nécessite une analyse détaillée intégrant l’ensemble des charges, des avantages sociaux et des spécificités fiscales de chaque statut. Les simulateurs en ligne et l’accompagnement par des experts permettent d’affiner ces calculs et de faire un choix éclairé, en adéquation avec ses objectifs de carrière et son mode de vie souhaité.
